Jehan Machiavel Admin - Prince Héritier du Peuple Lycan
Messages : 296 Points RP : 61 Âge : 555 ans Race : Lycan Profession : Roi déchu Nom de votre Maître/sse : La liberté
| Sujet: Jehan Machiavel Mar 22 Sep - 16:03 | |
| Ouverture de sujet sur ce forum, pour mon frère Valerian.
Une nuit, laquelle je ne sais, cela m'importe peu. Elles se ressemblent toutes, ne diffèrent en rien, même la pleine lune ne m'atteint plus. Les minutes lentement s'égrènent, je n'en peux plus d'attendre. Mes pensés, une nouvelle fois, s'envolent vers mon frère, ma moitié, mon tout. Je repense à ce nous que nous formions, à cette joie de vivre qui nous habitait. Tout est fini, à jamais, pour toujours. J'ai failli et je ne peux rien faire pour réparer ma faute, si ce n'est subir ce sort qui est le mien. Mais il n'est pas que mien, il est le sien aussi et je ne peux l'accepter. Lui, si faible, il me faut le protéger et je suis enfermé, impuissant. Je ne peux pas échouer dans cette dernière tâche qui me reste, la seule que je puisse relever et réussir. Il me faut le retrouver cette nuit, je ne dois pas attendre, pas maintenant. Un sentiment d'urgence se saisit de moi et je laisse lentement la colère s'insinuer en moi.
S'il y a bien une chose que j'ai réussi à dompter en ce lieu, c'est ma colère, la garder en moi pour la laisser se développer. Depuis quelques temps, elle se multiplie en moi, prête à se déverser avec la violence d'un tremblement de terre. Ce dernier commence alors à se manifester, mon corps étant secoué de spasmes semblables à des sanglots. Mais c'en est loin et mes geôliers le savent. Les piques enflammés commencent à mordre ma peau. Qu'ils continuent, ils me donnent les moyens de m'échapper ce soir...
La colère emprunte la moindre de mes veines, mes muscles se bandent et mon corps commencent sa transformation. Il faut que je le retrouve, que le nous soit de nouveau formé, je ne peux plus l'abandonner, plus maintenant. Cette idée fixe ne me quitte pas et la douleur qui me saisit me paraît presque supportable. Pour lui, je serai capable de supporter même mille morts. Et ce soir, mon heure a sonné. Je dois m'échapper, le retrouver et l'emmener loin de ce lieu maudit. Ma tête s'allonge, un museau commençant à apparaître, mes canines sont prises d'une croissance rapide, tout comme mes doigts qui deviennent plus crochues de magnifiques griffes apparaissant alors. Mon corps se couvrent de poils et ma silhouette double de taille tandis que mon dernier vêtement se retrouve à terre, inutilisable. Mes poignets qui sont retenus dans des chaînes retrouvent leur liberté et moi par la même occasion.
Ils sont plusieurs sur moi, essayant de me maîtriser mais j'ai besoin de retrouver mon frère. Il me faut le retrouver, le mettre à l'abri de ce cauchemar dans lequel nous vivons. Je sais qu'il est encore en vie, il en serait autrement, je le sentirais au fond de moi. Mais ce n'est pas le cas, je dois le retrouver, accomplir ma devoir de grand frère. Ces démons ne parviendront jamais à m'arrêter, je ne veux pas, je le refuse. Je suis roi, ils ne peuvent se comporter ainsi avec moi mais pour eux, je ne suis rien qu'une loque, un prisonnier de plus. Je les hais... Je me hais...
La lutte est violente, je refuse de me laisser faire, me laisser soumettre, je vaux mieux que ça. Je suis roi, je ne cesse de me répéter ces mots pour trouver un sens à ma lutte acharnée et désespérée. Ils sont plus nombreux, j'ai beau les repousser, ils reviennent en nombre toujours plus important. Les grilles de ma cellule finissent pas voler, entraînant dans leur vol, un traître à sa race. Ils sont trop nombreux ainsi, que leur ont fait ces démons pour les soumettre ainsi? Ils refusent de voir en moi leur roi et cette constatation ne fait qu'accroître ma fureur. Mes griffes lacèrent le visage d'un tandis que mes crocs arrachent le bras d'un autre qui se met à hurler. Je continue de lutter, obstiné dans mon désir de retrouver mon frère. Mais je ne suis que "je", seul contre tous. Je ne peux lutter indéfiniment, malgré toute ma volonté.
Et la voilà qui arrive, je la hais, elle est la plus grande menace pour ceux de ma race. Elle est belle, atrocement belle, c'est une ennemie contre qui je suis impuissant. Cette femme est le démon même, son essence même; en elle ce mot prend tout son sens. Elle s'approche, elle ne me craint pas. J'essaye d'éviter sa main qui s'approche de moi mais ne peut. Elle me touche et tout s'arrête... Tu as perdu, essaye encore! Je l'entends se moquer silencieusement tandis que je reprends mon apparence humaine. Je me retrouve dans mon plus simple appareil, au milieu du carnage que j'ai provoqué... Je me hais.
Elle repart mais je sais qu'elle n'est pas loin, attendant la moindre manifestation de ma part pour intervenir à nouveau. Elle est le diable personnifiée, sa beauté, son pouvoir, sa grâce, son intelligence. Je la connais, que trop bien. Je ne veux plus parler d'elle, ne plus penser à elle. Sur les traces de sang au sol, je concentre mon esprit, refusant de voir ne serait-ce que la lueur de victoire dans les yeux de tous ces traitres. On me lance un lambeau de vêtement, ou ce qu'ils appellent parure de roi, en ce moquant. Je les ignore, l'enfile pour garder un minimum de décence inutile. Je ne les écoute plus, j'ai honte, une nouvelle fois, j'ai échoué. Je ne suis bon à rien, une comédie de roi, je ne mériterai même pas le rôle du bouffon. La tristesse s'empare de moi mais je ne laisserai rien paraître. Ils devront me tuer avant que je ne leur dévoile autre chose que de la haine et la colère.
Ils viennent à moi, me mettent des fers de nouveau. Ils parlent de changer de cellule, je m'en moque. Ils m'entraînent, je ne cherche à lutter, c'est désormais inutile, elle est là, tout près, je la sens. Et les couloirs défilent sous mes pieds fatigués et démoralisés. Mais je ne laisse rien paraître, le visage fier et relevé, je les toise de ma taille, m'amusant de la crainte que je leur inspire. Le temps m'est insaisissable et je ne sais combien de temps nous marchons de cette façon, quand je le sens. Je n'y crois pas et pourtant, je ne peux me tromper. Il est là, derrière ce cahot à la porte fermée. Alors qu'ils ne s'y attendent pas, je fais un bond de côté, en entraînant un avec moi, qui chute lourdement à terre. Ma voix me semble inconnue tant elle semble heureuse en prononçant ce prénom que je ne croyais jamais pouvoir redire."Valerian!" | |
|